Et t’appelles ça de l’art ?
Chez Vysual, on aime découvrir de nouvelles choses, s’interroger sur le monde qui nous entoure et qui parfois, disons-le, nous laisse perplexe… notamment en ce qui concerne le domaine artistique. Si la définition de l’art est propre à chacun, je vais ici vous proposer la mienne.
A l’occasion d’un voyage à Vienne (Autriche), j’ai pu visiter, entre deux palais baroques, trois hommages à Sissi et à la musique classique, le Mumok, musée d’art moderne de la ville. Deux expositions étaient présentées : Oh de Jakob Lena Knebl et Small Room de Hanna Black. C’est surtout la première artiste qui me pousse aujourd’hui à réfléchir et affiner ma définition de l’art.
L’exposition Oh présente diverses œuvres, qui relèvent aussi bien de la photo, de la vidéo ou de l’installation. Les thématiques sont beaucoup axées sur le sexe, la question du genre, la représentation du corps et notre propre perception de celui-ci et de notre environnement. L’artiste joue beaucoup sur les miroirs et les faux semblants. Lors de la visite, certaines œuvres m’ont clairement interpellée et créé une réaction (souvent de malaise ou d’interrogation) telles celle représentant une vidéo en boucle d’un pénis en érection actionnant un interrupteur ou encore celle de cette femme allongée, mannequin plus vraie que nature.
Photo: mumok / Lisa Rastl
Je suis sortie de cette exposition plutôt perplexe. Je suis une personne très ouverte à l’art, je fréquente les musées, je suis exposée au quotidien à ce domaine, et pourtant parfois, je ressors de ce genre de visite, abasourdie, remplie d’incompréhension sur cet univers parfois hermétique. Alors oui, à quel moment appelle-t-on cela de l’art ? En quoi une armoire à pharmacie qui s’ouvre automatiquement toute seule mérite-t-elle d’être exposée ? En quoi un urinoir est-il une oeuvre d’art ? Les artistes eux-mêmes ont sans cesse repousser les limites de sa définition.
“A quel moment appelle-t-on cela de l’art ?”
Il me semble que la beauté de l’art réside dans le fait que nous sommes tous égaux face à lui. Certes, celui qui a fait les Beaux-Arts appréciera sans doute plus la technique, mais nous sommes tous égaux, chacun avec notre bagage culturel et notre expérience, face à son interprétation. Chacun peut y voir ce qu’il veut, peut être touché ou non, interpellé ou non. Et chacun peut choisir ou non de transformer un objet du quotidien en oeuvre d’art, simplement par son regard.
L’art est là pour interpeller, questionner le spectateur sur ses propres conceptions. En quoi est-ce beau ? En quoi est-ce utile ? En quoi est-ce dérangeant ? En quoi cela vaut-il des milliers de dollars ? Il est là pour provoquer une réaction, une émotion, que ce soit un rire, un malaise, de la colère, de l’ennui ou de l’extase.
L’art est là pour nous bousculer et nous interroger sur qui nous sommes vraiment.
