Notes et petits papiers au Palais de Tokyo

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VYSUAL MAG
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4 min readFeb 24, 2016

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Jusqu’au 16 mai 2016, le Palais de Tokyo présente la première exposition personnelle française du duo d’artistes Simon Evans, lauréats du Prix Canson® 2014.

Intitulée Not Not Knocking on Heaven’s door, clin d’oeil à Bob Dylan et à la musique des années 70, cette exposition nous propose d’entrer dans l’esprit de ces deux artistes, et d’explorer leur affection profonde pour les mots.

Effacant la dualité sous un seul patronyme, cette mystérieuse paire artistique est composée de deux personnes : Simon Evans et Sarah Lannan, autodidactes, ils ont commencé à travailler ensemble en 2006. Elle est illustratrice, lui est un ancien skateur professionnel, ensemble ils décident de créer une oeuvre uniquement sur papier, où l’art et la vie se confondent.

art cc simonevans photoartiste credit kristinelarsen

Sarah Lannan et Simon Evans / © Kristine Larsen

Leur cheminement artistique débute autour de la chanson, de l’écriture de paroles puis de nouvelles, avant d’arriver à des productions plastiques mêlant dessins, mots et collages, la plupart du temps scotchés, aux formats de plus en plus imposants.

art cc simon evans letter to the future

SIMON EVANS, Letter To The Future, 2011, Hand-stitched embroidery.

art cc simonevans the voices 2010

SIMON EVANS, The Voice, 2010, Mixed media on paper.

art cc simonevans The voice 2010 mixed media on paper detail

À la fois journal intime bohème et ouvrage de poésie urbaine, leur travail révèle une volonté de créer une oeuvre structurée mais non-narrative, comme un agglomérat artistique de leurs pensées les plus rationnelles jusqu’aux plus absurdes et existentielles.

Chaque oeuvre est un peu comme une nouvelle page de ce journal, où les artistes expérimentent un sujet, un thème, un modèle précis. Un assemblage de leurs pensées, de leurs émotions, de leur ressenti sur la vie. C’est grâce à un travail lent et méticuleux de découpage, d’écriture et de superposition que Simon Evans construit des images impressionnantes de détails, comme ci-dessous avec l’oeuvre Shitty Heaven, où l’artiste crée un paradis “merdique” regroupant tous les lieux et institutions de sa vie quotidienne pour mieux en disséquer les codes.

art cc simonevans Shitty Heaven 2010

SIMON EVANS, Shitty Heaven, 2010, Tape, paper and felt tip pen on pape.

art cc simonevans shitty heaven detail 1
art cc simonevans shitty heaven detail 2

Nombreuses de leurs oeuvres exposées au Palais de Tokyo détournent des schémas de représentation scientifiques, médicaux ou mathématiques comme les diagrammes, les cartes, les listes afin de proposer au spectateur leurs réflexions, leurs interprétations, leurs remarques singulières sur le monde qui nous entoure. De loin, leurs oeuvres semblent floues, un peu grossière, mais dès que l’on s’en rapproche, des centaines d’annotations, de dessins, d’ajouts présents sur ces papiers nous incitent à déchiffrer toutes les remarques pertinentes et drôles de ces artistes.

art cc simonevans symptoms of loneliness 2009

SIMON EVANS, Symptoms of Loneliness, 2009 Pen, paper, scotch tape, correction fluid.

rt cc simonevans Companion 2010

SIMON EVANS, Companion, 2010.

art cc simon evans How to succeed in America 2013

SIMON EVANS, How to succeed in America, 2013, money and adhesive letters on board.

Si vous avez apprécié cet art du quotidien, le Palais de Tokyo accueille, en plus de Simon Evans, d’autres artistes sur la période février-mai : vous pourrez y apprécier les expositions de Jean-Michel Alberola, de Florian et Michael Quistrebert ou de belles oeuvres in situ à l’image de celle de Vivien Roubaud dans l’escalier d’honneur. Il serait dommage de ne pas s’en abreuver !

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