Rencontre avec Juan Sepulveda

Cette semaine pour notre série “Rencontre avec…”, je suis parti à la rencontre de Juan Sepulveda. Cet auteur espagnol résidant à Montréal est notamment derrière la série de comics “Les Six Faces d’un Dé”. Un comics mature et noir qui lui a notamment ouvert les portes du Comic-Con de Montréal en 2014. Récit

VYSU∆L Mag : ¡ Hola Juan ! Est ce que tu peux te présenter en quelques lignes ? ?

Juan Sepúlveda: Je m’appelle Juan Sepúlveda. J’ai 32 ans et je suis espagnol. Ma passion est de conter des histoires soit avec la littérature ou bien par bandes-dessinées

VM : Qu’est ce qui t’a amené à te lancer dans ton domaine ?

JS : La vérité c’est que j’ai toujours aimé raconter des histoires. Qu’elle qu’en soit la manière. J’ai découvert la BD très jeune avec des BD espagnoles comme Mortadelo y Filemón, El Capitán Trueno. Je lisais aussi des œuvres françaises et belges comme Tintin, Spirou, Astérix,…

Plus tard, quand j’ai commencé à écrire des contes, je me suis rendu compte que la BD est une magnifique manière de donner vie aux personnages. Aujourd’hui même je découvre que c’est la meilleure façon de développer au cinéma une histoire. Au final, les storyboards sur lesquels peut compter un réalisateur sont des BD. C’est une façon économique d’essayer une histoire et découvrir la réaction du public. Il n’y a pas de limite de budget. Tout est possible dans le monde de la BD.

VM : Quels sont pour toi les objectifs/raisons de tes créations ?

JS : Un instant dans une station de train… Se lever un matin avec un sentiment d’amertume…Toutes les sensations peuvent se développer et devenir une opportunité d’écrire. Par la suite vient la nécessité de la conter et de chercher le format idéal pour la terminer.

VM : Et selon toi, quels sont ils pour les autres créatifs de ton domaine ?

JS : Chaque écrivain possède ses motivations différentes. La majorité du temps c’est par pur plaisir, pour passer le temps. Laisser par écrit ce qu’un ne peut exprimer avec des mots est toujours une libération.

VM : Quelle est ta réalisation préférée ? Peux-tu l’analyser pour nous ?

JS : Je dirais le 4e numéro de la série Six Faces Of Dice : “The Light On”. Je crois que tout a fonctionné à merveille avec ce numéro. Les magnifiques illustrations de Hernán Campos reflètent très bien la nature de l’histoire, en plus de rendre hommage aux comics des années 1980 que nous avons lus dans notre enfance lui et moi. J’ai eu de bons commentaires quand je l’ai publié pour la première fois sur Wattpad, de même qu’après sa sortie dans le livre «Las Seis Caras De Un Dado». (ndlr : Version novélisée de l’œuvre de Juan).

VM : Un conseil à donner ?

JS : Je pense qu’il n’est pas nécessaire d’avoir plus qu’une feuille de papier et un crayon pour commencer à écrire une histoire. De plus, je crois qu’aucune excuse n’est valable pour arrêter d’écrire !

À ceux qui veulent se lancer dans le monde de la BD, je recommande de vous joindre à un illustrateur, et de présenter un projet à une maison d’édition. Il y en plusieurs illustrateurs qui n’attendent que de collaborer avec un écrivain ou scénariste ! Plusieurs d’entre eux sont de grands illustrateurs sans un scénario qui leur permettrait de s’impliquer dans un projet.

VM : Sur quel projet travaillez-vous en ce moment ? Le suivant ?

JS : Je suis présentement en train de préparer avec 2 illustrateurs (Hernán Campos et Jaume Palos) deux romans graphiques. Nous avons presque terminé alors la prochaine étape sera de présenter notre projet à une maison d’édition. J’espère que nous aurons de la chance ! Pour ce qui est de mon prochain projet, j’adorerais écrire un scénario de cinéma. Je crois que je pourrais écrire un très bon scénario à partir de ces 2 romans que je suis en train d’écrire.

VM : Ton artiste préféré ?

JS : Un de mes réalisateurs favoris est David Lynch. J’aime l’intrigue quand je regarde ses réalisations. Il n’y a rien de mieux qu’une histoire qui t’amène à chercher et lire pour comprendre sa vraie signification. Un bon exemple serait Lost Highway, lorsque pour essayer de comprendre sa signification, tu finis par chercher dans des forums ou à regarder des courts métrages des années 1920 pour en savoir plus !

VM : Tout d’abord des romans, Six Faces Of Dice a été adaptée en comics. Au final, quel support préfères-tu pour ton histoire ?

JS : Je préfère le roman. Je crois qu’il n’y a rien de plus puissant que l’imagination. Et me dire que chaque personne qui lit un même roman puisse s’imaginer l’histoire de manières différentes… C’est le pouvoir fantastique de la littérature.

VM : Quel futur envisages tu pour le monde des comics ?

JS : Je pense que le monde de la BD suivra le même chemin que les livres électroniques. On verra également de plus en plus d’auto-édition. De plus, les comics enrichis avec des sons et des animations sont une belle expérience.

VM : Le mot de la fin ?

JS : Un grand merci à VYSUAL Mag et mes amitiés à vos lecteurs :) !

On remercie Juan pour le temps qu’il nous a accordé. On vous invite à le retrouver sur Facebook et à checker notre page Facebook Samedi 15 Novembre pour courir la chance de gagner un de ses comics.